Lefart le retour - Intégrale
Rédigé par Alexis Aucun commentaireJ'ai regroupé dans cet article toutes les parutions de Lefart Le Retour. Comme le journal ne sort que tous les mois, je comprends qu'on soit un peu perdu. Cet article vous permettra donc de relire l'histoire intégrale et d'en profiter au maximum. Bonne lecture!
Lundi 24 février, appartement de Lefart
Lefart regardait par la fenêtre de son appartement de Colmar le trafic ininterrompu des voitures sur l'avenue de la République. Mais ce moment fut vite stoppé par le bruit d'un poing frappant à la porte. Lefart se dirigea vers la porte d'entrée, l'ouvrit, et découvrit avec stupeur la brigade de Douarnenez qui l'avait assisté lors de l'enquête des lettres mystérieuses.
« Mais … Vous foutez quoi ici ?! commença Lefart
- Inspecteur, heu, commissaire, enfin … heu … Bon, on a vraiment besoin de vous. Il y a une enquête dans laquelle on patauge et …
- Vous savez que j'ai arrêté depuis la dernière affaire …
- Oui, mais …
- Pas la peine d'insister. Les enquêtes, c'est fini !
- En souvenir du bon vieux temps ins … heu, Lefart.
- Appelez-moi Christian maintenant,
- D'accord Christian. S'il vous plaît, on a vraiment besoin de vous !
- Non. C'est fini.
- Bon … On est vraiment désolé de vous avoir dérangé, et on espère que le manque d'affaires vous fera revenir chez nous. Au revoir, Christian. »
Lefart ferma la porte, se dirigea vers la cuisine, se servit du café de sa cafetière à l'italienne, et se mit à réfléchir devant la fenêtre, tasse à la main, regard sur l'avenue. « Hors de question de retourner au commissariat … Mais d'un autre coté, on s'ennuie ici … Non, les enquêtes, c'est définitivement fini ! » pensa t-il. Lefart finit son café, se dirigea vers l'évier de la cuisine pour laver la tasse, mais la sonnerie du téléphone fixe le fit se déplacer dans le couloir.
« Allô, Christian Lefart, j'écoute ?
- Allô Christian ? C'est maman à l'appareil !
- Ah … Maman … Ça va ?
- Oh, à part que j'ai un fils idiot, qui se fait passer pour mort pendant plusieurs semaines, et qui plonge sa mère dans une profonde tristesse, ça peut aller …
- Oui, désolé, mais c'était une protection. Ça m'a quand même sauvé la vie !
- C'est ça ! Prends-moi pour un lapin de six semaines !
- Mais maman, ce sont les risques du métier !
- Je ne te comprends toujours pas ! Pourquoi as-tu voulu être policier, et pas facteur comme le fils de madame Jarnier, tu te rappelles ? Eh bien lui, tout le monde le connaît et le respecte dans le village ! En plus, je suis sûre qu'il gagne bien mieux que toi !
- Bon, Maman, je suis grand ! Je me gère comme je le veux.
- Comme tu voudras. Mais tu viendras pas pleurer si tu meurs !
- Je ne mourrai pas, maman ...
- C'est ça ! Ton père veut discuter un peu avec toi, je te laisse.
- Salut maman ... Salut Papa !
- Ta mère, je te jure ! Encore à s'inquiéter pour toi !
Lefart entendit sa mère railler derrière son père : "Tu dis ça parce que toi aussi tu étais policier !"
- Enfin bref, Christian, je t'appelle pour te dire que ... j'ai un cancer, Christian !
- Que ... Quoi ? Tu as un cancer ?!
- Oui. Un cancer de la moëlle osseuse.
- Et ...?
- C'est un cancer assez difficile à soigner.
- Mais c'est quel type de cancer ?
- Une leucémie aiguë
- Une leucémie aiguë ? cria Lefart derrière le combiné
- Oui. J'ai peu de chances de survIvre. Ecoute fiston, il faut que je raccroche.
- Mais attends !" Lefart n'avait pas fini sa phrase, que le téléphone sonna. Son père avait raccroché.
Il se dirigea sur internet, et fit des recherches sur cette maladie. Il lut qu'elle cause plus de 4000 victimes par an, chez les enfants ou ... les personnes âgées. Elle est très dure à soigner. Lefart regarda sa montre. 15 heures. Il avait devant lui une après-midi à tuer. Il ferma son ordinateur, alla vers la fenêtre, et continua son passe-temps préféré : regarder le va et vient des voitures et des gens. Il s'endormit dans son fauteuil. A son réveil, il était déjà 17 heures 30. Il savait ce qu'il allait faire. Il courut dans le couloir, décrocha sa veste et se dirigea vers la gare de Colmar. Il prit le train Colmar-Strasbourg, puis Strasbourg-Paris. Direction Roissy-Charles-de-Gaulle, pour aller à Brest. De Brest, il prit un taxi, et arriva à 23 heures 45 précises devant le commissariat de Douarnenez. Il était prêt. Prêt à reprendre son travail, prêt à supporter la mort de son père qui s'approchait à grand pas. Il s'avança vers le commissariat. En rentrant, il respira à pleins poumons l'odeur du commissariat. Il ne l'avait plus sentie depuis longtemps.
Chapitre 2 : Le retour
A peine fut-il arrivé que tous les regards se tournèrent vers lui. Il était 00:00 et tous les gardes de nuit avaient déjà reconnu Lefart.
"Inspecteur ...Lefart ?!
- C'est moi.
- Mais qu'est ce que vous faites là?
- Je reprends du service !
- Heu ... Att-att-attendez, il faut qu'on appelle le nouveau commissaire !
- Faites-le, alors.
- Mais vous êtes parti donc vous n'êtes maintenant pas très haut placé !
- Il va falloir gravir les échelons ....
Le nouveau commissaire arriva, il était minuit 20. Quelle ne fut pas sa surprise en réalisant que c'était l'inspecteur Leflec'h, un agent qui était avec lui dans presque toutes les enquêtes. Les deux vieux amis se serrèrent la main. Leflec'h n'avait pas changé : la même posture, les mêmes lentilles de couleur vert foncé, et surtout, la même façon de serrer la main, en serrant très fort, et plein de confiance dans ses yeux. Ils se dirigèrent vers le bureau.
Leflec'h alluma une cigarette, après en avoir proposé une à Lefart, qu'il refusa par un :
- Non merci, je ne fume pas. Et vous n'avez pas arrêté la cigarette à ce que je vois ...
- Oh vous savez, foutu pour foutu ... En effet, Leflec'h n'en avait plus pour très longtemps, il avait un souffle au coeur.
- Vous avez plutôt bien réussi, à ce que je vois ... commença Lefart
- Oui. Votre démission a fait, comme qui dirait, du bien à tout le monde. Vous le premier, j'imagine.
- En effet. Ça m'a bien fait réfléchir. Je suis ... changé.
- Bon. Ma question c'est : qu'est ce que vous foutez ici, nom de Dieu !
- Je reprends du service.
- Bon. Vous avez bien réfléchi ?
- Oui. C'est décidé.
- OK, je vous redonne votre carte de flic et votre arme.
- Merci.
Lefart quitta le commissariat. Il avait réservé une chambre dans un hôtel pas loin. Une camionnette noire s'arrêta à côté de notre héros, et deux hommes armés en cagoule noire assommèrent Lefart, puis le placèrent dans le coffre de la voiture. La camionnette fila à toute vitesse vers le port de Douarnenez, et un ferry emmena Lefart et ses ravisseurs vers l'inconnu.
Lorsqu'il se réveilla, il était dans un endroit noir et humide. L'odeur lui semblait être celle d'une caisse en bois. Des trous sur le côté lui permettaient de respirer. Il regarda par un des trous et remarqua qu'il se trouvait sur un bateau avec, à son bord, une cinquantaine d'hommes cagoulés lourdement armés. Ceux qui faisaient des rondes avaient des mitraillettes, des hommes sur le toit avaient dans les mains des snipers, et des pièges étaient disposés un peu partout à bord du bateau. Il était impossible de s'échapper sain et sauf ... Il préféra donc se reposer dans sa caisse, il en aura bien besoin. Il se recoucha donc et tenta tant bien que mal de dormir. A son réveil, il n'était plus dans sa caisse, mais dans une cellule. Les mêmes hommes cagoulés et armés étaient devant la grille. Il se leva et se dirigea vers les hommes :
"Qu'est ce que c'est que ce foutoir ? Je fais quoi ici ? Oh répondez-moi !" Les deux gardes ne bougèrent pas d'un poil. " Oh vous êtes sourds ?!" continua Lefart. Un des gardes reçut un ordre dans l'oreillette et tourna une clé dans la serrure. Il ouvrit et frappa Lefart au visage, avant de lui dire "Tu me parles plus jamais comme ça, c'est clair ?" Puis ils enfilèrent un sac sur la tête de Lefart et le poussèrent jusqu'à une voiture. Lorsqu'on lui enleva le sac, l'inspecteur était dans une limousine. Il reconnut la voiture, tout comme les bâtiments de la ville où il se trouvait. Washington D.C. Le F.B.I. Ses démêlés avec les services de renseignements n'étaient donc pas finis. Un homme à forte corpulence s'adressa à lui.
- Alors Lefart, comment allez-vous ?
- Bien, jusqu'à ce que vous m'enleviez pour me ramener dans ce foutu pays !
- Héhé, ricana l'homme, vous n'avez pas peur, vous, hein ? Il le prit par la tête et lui murmura : Tu te crois plus fort que moi, hein, c'est ça ? Tu as tout faux, petit !
- Dites-moi, pourquoi m'avez-vous amené ici ?!
- Eh bien, comme vous le savez, on a eu un petit différent l'an dernier...
- Et ?...
- Alors, pour que vous ne divulguiez pas certaines informations, nous allons vous garder quelques temps.
- C'est-à-dire ?
- C'est-à-dire que vous posez trop de questions et que vous allez dormir.
Lefart sentit une petite piqûre au niveau du cou, et tout devint flou, puis noir. Il dormait. La limousine roulait dans les rues de Washington, jusqu'à sortir de la ville et rentrer dans le garage d'un immeuble qui semblait abandonné. La voiture s'arrêta. On ouvrit le coffre pour en faire sortir Lefart. Il était toujours endormi ...
A son réveil, il était suspendu par les pieds, la tête en bas. Un des hommes cagoulés, qui était près de lui le regardait. Il se leva, et se dirigea devant notre héros.
" Alors comme ça on est réveillé ?" L'homme mit un coup de poing bien placé dans la tête de Lefart qui lui répondit, un peu hébété : " Bien joué ". L'homme cagoulé sortit son colt :
- Joue pas au plus malin avec moi. Entre nous deux, c'est moi le plus fort, et je n'hésiterai pas à te tirer deux balles dans les deux jambes, dans les deux bras, et dans la tête, capiche ?
- Je suppose...
- Mais t'as de la merde dans les oreilles ou quoi ? T'as compris, putain ?
- Oui.
- Bien, là tu me plaît mieux, dit son ravisseur. Bon, on attend le patron, il devrait pas tarder."
Les heures défilaient, mais Lefart n'avait aucune connaissance du temps. Tout à coup, on explosa la porte d'entrée. Plusieurs dizaines d'hommes, tous lourdement armés, tirèrent en rafale dans la pièce et mirent K.O tous les hommes du F.B.I. avant de détacher Lefart et, évidemment, de l'endormir une nouvelle fois. Tout se passait très vite. On mit l'inspecteur sur la banquette arrière de la camionnette, et les "sauveteurs" de Lefart démarrèrent en toute trombe.
" Accélère, putain, ils nous rattrapent !" dit l'un des hommes de la camionnette avec des lunettes de soleil .
" Tire-leur dans les pneus, idiot !" répliqua le chauffeur. L'homme aux lunettes noires ouvrit la fenêtre et il tira avec sa mitraillette.
Lefart était assis dans un bateau. Il regarda sa montre. 4 heures du matin. Les hommes de la CIA le conduisaient jusqu'en France pour dire au revoir à ses proches et simuler un accident. Après cela, il allait changer de vie et devenir membre de l'agence à part entière. Le bateau accosta au port de Douarnenez. Lefart sortit, non sans une pointe de mélancolie et de tristesse. Ils se dirigèrent vers la maison de ses parents.
"Mais il est 4 heures du matin ! Mes parents sont en train de dormir !
- Monsieur Lefart, nous n'avons pas le temps ! C'est maintenant, à 4 heures du matin, ou jamais !
- Bon ... D'accord. (Lefart appuya sur la sonnette. Rien ne se passa. Il réessaya, en vain.)
- Je ... je ne comprends pas, mes parents devraient être là !
- Glissez-leur une lettre dans la boîte, alors ! "
Lefart s'exécuta. Il sortit un calepin et un stylo, et se mit à écrire. Il retira la feuille, et la glissa délicatement dans la boîte, après quoi Lefart et ses nouveaux collègues s'éclipsèrent. Bientôt, Lefart sentit une lourde et froide chose dans son dos. Une arme. Un revolver.
" Mais ! Qu'est ce que cela signifie ?
- Changement de programme, Lefart ! Rentrez dans cette voiture. "
Lefart obéit. Que pouvait-il faire d'autre ? Et que lui voulaient ces hommes ? Il ne comprenait plus rien. La voiture parcourut plusieurs kilomètres avant de s'arrêter devant une vieille grange abandonnée. Lefart reconnu vite cette bâtisse.
" Mais ... c'est la ferme de mon grand-père ! Que voulez-vous faire ?!
- Intéressant, non ? D'après ce que nous savons, c'est aussi ici que votre grand-père mit fin à ses jours en se pendant, n'est-ce pas ?
- Mais comment savez-vous tout cela ?
- Oh, nous savons beaucoup de choses, au FBI.
- Au FBI ? Oh non, vous voulez me dire que vous faîtes partie du FBI ? Et que cette histoire de CIA n'était qu'une supercherie ?
- Tout cela était bien mis en scène, non ? Et que diriez-vous de subir le même sort que votre grand-père ? Comme ça, la boucle serait bouclée ...
- Vous êtes un monstre ! Un pervers !
- Si vous le dites ". L'homme lui asséna un coup avec le canon de son revolver, qui assomma notre inspecteur. Tous les agents mirent la corde autour du cou de Lefart, qu'ils accrochèrent solidement à une poutre en hauteur. Lefart était debout sur une chaise, endormi, la corde bien serrée. L'homme qui l'avait assommé lui donna un coup de poing bien placé dans l'estomac afin de réveiller notre héros. Lefart ouvrit les yeux en criant de douleur. Il était plein de sueur. Les agents retirèrent alors la chaise et, contents d'avoir fini leur travail, ils s'en allèrent, laissant Lefart, pendu, entre la vie et la mort...
Lefart était toujours pendu, et seul, dans cette grange glauque et délabrée, lorsqu'une ombre se faufila derrière une poutre. On était en train de le détacher. Cette souffrance enfin finie, la sensation de strangulation était toujours là, mais Lefart savait qu'il n'allait pas mourir. Il le fut encore plus lorsqu'il découvrit le visage de son sauveteur.
" Papa ? Mais qu'est-ce que tu fais là ?
- Je suis venu te sauver, fils !
- Oui, ça je l'ai compris mais comment as-tu su que j'étais là ?
- L'instinct paternel, sûrement ...
- Non, mais sérieusement ...?
- Eh bien, lorsque tu as sonné plusieurs fois, tu nous as réveillés et je suis allé voir à la fenêtre.
- Pourquoi ne pas m'avoir ouvert ?
- Je voyais ce qu'il y avait derrière toi. Et ce menu fretin qui t'accompagnait avait déjà sorti les flingues. Tu penses vraiment que j'allais leur ouvrir ?
- Ah... ben non, évidemment.
- Lorsque j'ai vu qu'ils te menaçaient avec leur Desert Eagle, j'ai attendu qu'ils s'en aillent pour vous suivre discrètement. Je me suis garé dans le bosquet près de la grange et lorsque je les ai vus partir, je suis venu te sauver.
- Dis, tu trouves pas que ça sent ...?
- ... le brûlé ? Les salauds ! Ils ont foutu le feu à la grange pour faire disparaître le corps !
- Vite dépêchons-nous de sortir d'ici !"
Les deux hommes s'en allèrent rapidement, et se cachèrent dans le bosquet.
" Tu l'as garée où, la voiture ?
- Attends... euh... je sais plus.
- Elle est où, cette putain de caisse ?
- Je ... je sais pas ! Là-bas, au fond, je la vois !
- Attends papa ! Il y a une voiture qui s'arrête devant la grange.
Lefart se précipita vers la voiture de son père et alluma le moteur à toute vitesse, laissant son père dans la forêt.
- Christian ! CHRISTIAN !"
N'écoutant que son instinct, Lefart fonça sur la voiture qui inspectait la maison. Il la reconnut d'un coup d'œil, la voiture de ses ravisseurs ! La BMW conduite par Lefart roulait à vive allure lorsqu'elle emboutit la Mercedes de ses ravisseurs. Il chargea son arme, et vida la moitié de son chargeur sur les hommes de main de John Macronik, le pervers qui avait ordonné qu'on le tue. Le lâche était en train de courir. Lefart le rattrapa et le fit tomber par terre, braquant son revolver sur John.
" Allez y, Lefart ! Tirez ! Tirez si vous en avez le courage ! Tirez si vous en avez la force ! TIREZ ! De toute façon, la justice ne peut rien contre moi. Alors allez-y ! Tuez-moi !" Lefart chargea son arme et appuya sur la gâchette. Il avait tué John Macronik. Il lâcha son arme, et rentra dans la voiture. Il alluma le moteur et ramena son père à la maison. Etait-ce une bonne chose de l'avoir tué ? Lui-même ne le savait pas.